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L’ancienne sagesse soutenait: «ventre affamé n’a pas d’oreilles». L’école d’aujourd’hui espère plus qu’une oreille attentive: elle mobilise la curiosité et l’activité intellectuelle. Mais c’est impossible sur fond de rapport de forces et d’affrontement. L’éducabilité se joue aussi, parfois, en faisant rempart à une violence qui sert de réponse à la violence subie, et de défense contre elle.

Comment interrompre l’enchaînement? Comment instaurer un climat d’expression, de délibération, de médiation des conflits qui fonde l’éducabilité, qui résiste à la loi du plus fort, aux petits rackets autant qu’aux paroles qui meurtrissent ou à une autorité qui écrase?

L’école et la classe peuvent constituer un lieu privilégié d’incubation de la démocratie. L’immense appel actuel à une éducation scolaire à la citoyenneté requiert à la fois du discernement et de l’engagement. S’il n’est que slogan d’acteurs sociaux moroses sans élèves ni enfants, «civilisez donc ces jeunes barbares!», il faut le récuser.

Par contre, faire entrer les jeunes dans leur héritage sociopolitique d’une démocratie qui demeure autant un projet et un défi qu’un acquis, voilà un horizon qui s’impose. Les pratiques et les analyses issues du terrain scolaire qu’on trouve ici contribuent à se situer avec confiance, lucidité et efficacité face à l’horizon de l’engagement démocratique.

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