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Par marée descendante

Échos d’un vieillissement

Celui qui vieillit entend à la fois ses grinçantes articulations et les bruits de la société moderne. Ses souvenirs coexistent avec le flambant neuf. Il se rappelle Duplessis et vit sous des gouvernements minoritaires. Il revoit la procession de la Fête-Dieu, pendant que, près de son fauteuil, ses petits-enfants écoutent Metallica. Il se souvient de la facture qu’il lui fallut acquitter après un accouchement et regarde l’État engloutir des milliards sans désengorger les urgences...

Vieillir, c’est maintenir en dialogue les rêves entêtés de l’adolescence et l’intransigeance de la réalité. C’est empêcher l’âge de tout noyer dans la nostalgie et inviter le présent sinon à l’humilité, du moins à la prudence.

Par marée descendante n’est pas une autobiographie, car l’auteur les déteste presque toutes. Il s’agit plutôt d’un va-et-vient entre le survol journalistique des cinq ou six dernières décennies et la perception d’un citoyen qui les a vécues. D’abord, l’évolution sociale; puis, son écho dans une conscience qui s’entête à penser.

Celui qui a atteint 75 ans en 2009 avait 11 ans lors de l’armistice de 1945, 16 ans au déclenchement de la guerre de Corée, 25 ans à la mort de Duplessis, 33 ans lors de l’Exposition universelle de Montréal, 36 ans à la Crise d’octobre, 42 ans au soir de la première victoire électorale du Parti Québécois... Ce bagage lui est précieux quand il observe Harper, Charest, Ignatieff, Marois... ou la mue de Radio-Canada!

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